Avec ses 260 000 habitants, Dijon Métropole mène des projets ambitieux pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’un de ses objectifs prioritaires est de produire suffisamment d’énergie renouvelable pour couvrir 69 % de ses besoins à l’horizon 2050.
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Depuis près de quinze ans, la métropole de Dijon se mobilise pour le climat, en misant tout particulièrement sur la transition énergétique. « En 2008, nous avons pris en mains la compétence énergie et lancé de premières actions dans la foulée, résume Jean-Patrick Masson, vice-président de Dijon Métropole chargé de la transition écologique. Le premier acte décisif a été la création de deux réseaux de chaleur urbaine, en profitant des travaux du tramway afin de mutualiser les coûts et de réduire les nuisances et les impacts environnementaux. » Inaugurés en 2011 et 2012, ils se sont développés bien au-delà des attentes. Ainsi, alors que la métropole tablait sur le raccordement de 20 000 logements en dix ans, le cap des 50 000 logements est d’ores et déjà atteint et les deux tiers des 350 bâtiments de la ville bénéficient de cette chaleur pour l’essentiel d’origine durable (chaufferie biomasse, centrale d’incinération des déchets, unité de méthanisation). « Nos réseaux de chaleur s’inscrivent dans une stratégie globale qui intègre des actions relevant des trois piliers de la transition : sobriété, efficacité et production d’EnR, poursuit Jean-Patrick Masson. Côté sobriété, nous misons par exemple sur l’analyse des consommations et sur l’adaptation des consignes de températures. Pour l’efficacité, la métropole s’appuie entre autres sur un contrat de performance ambitieux qui transforme les bénéfices en sources d’investissement en vue de nouvelles économies. »
« Îlots à énergie positive »
Le troisième volet, relatif à la production d’énergies renouvelables, connaît pour sa part une forte accélération depuis 2019 avec en ligne de mire la couverture de 69 % des besoins d’ici à 2050. « Nous sommes dans la dernière ligne droite avant la mise en service de notre première centrale de production d’hydrogène vert qui alimentera les bennes à ordures ménagères, et une seconde suivra de près pour une flotte de 130 bus. »
Par ailleurs, depuis 2020, le quartier Fontaine d’Ouche est engagé dans le projet européen H2020 RESPONSE. L’objectif est de faire émerger deux « îlots à énergie positive » en mobilisant notamment des panneaux photovoltaïques dont l’énergie produite sera soit autoconsommée par les habitants, soit stockée sur des batteries automobiles réformées.
Inscrite dans la durée et actionnée par de multiples leviers complémentaires, la politique de Dijon Métropole porte ses fruits avec une réduction marquée des émissions de gaz à effet de serre (- 20 % pour l’habitat et - 26 % pour le tertiaire entre 2010 et 2016) et des dépenses maîtrisées. « Si notre périmètre de consommations était resté le même qu’en 2010, notre budget énergie s’élèverait aujourd’hui à 12,5 millions d’euros par an, or il est de 9 millions, malgré l’envolée des prix de la fin d’année dernière. » La métropole ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin ; elle vient en effet d’être admise dans le cercle fermé des participants à la mission européenne « 100 villes neutres pour le climat et intelligentes à l’horizon 2030 ». « Ce sera pour nous une belle opportunité d’accélérer la décarbonation du territoire », ajoute Jean-Patrick Masson en conclusion.